De mon regard sur les figures mythologiques de l’antiquité surgit une rencontre entre créations contemporaines et iconographie des maîtres anciens ; établir un dialogue singulier entre des passés innombrables et un futur déjà présent : pluralité de lectures et une vision transhistorique de la peinture. Le tableau est un cadre dans lequel toutes les différentes choses vues peuvent trouver place.
Les images de référence ne sont jamais étudiées précisément mais plutôt subrepticement, comme un bruit de fond.
L’utilisation de la forme fragmentaire peut s’inscrire au cœur de la démarche de création en m’obligeant ou en m’interrogeant sur ce qui est vraiment nécessaire, en art il faut sacrifier. L’inachevé, le fragment, la ruine en tant que formes. L’œuvre ouverte : donner une forme à ce qui surgit.
Mes compositions font aussi la place à ce qui est immédiatement visible : le geste, la peinture comme matière picturale. Procédant par recouvrements successifs les images naissent de la stratification. La peinture comme une archéologie de la couleur où les strates sont des superpositions d’écriture, des empilements d’intensité à l’instar de la mémoire.
Pour conclure je dirais que la peinture est un matériau ductile qui traduit la pensée avec une rapidité, une économie de gestes et une plasticité extraordinaire. La peinture à l’huile permet toutes sortes de suggestions, de changements et autres repentirs au cours du travail. C’est le médium qui traduit le mieux mes intentions. Cela n’exclut en rien le besoin de continuer à regarder dans d’autres champs.