Histoires de ...
On le sait, raconter une histoire, quand bien même il s’agit de la grande Histoire, c’est partir des faits pour y trouver matière à bâtir un récit. L’histoire n’est-elle pas tout à la fois celle que l’on apprend et celle que l’on invente ?
Des amateurs de prose aux styles très différents sont invités ici à s’emparer d’une même anecdote historique locale, afin d’en proposer, chacun à son gré, une lecture fantastique, espiègle, troublante…
” Histoires de ” est donc ce jeu qui prend la création littéraire suffisamment au sérieux pour avoir l’envie d’en faire toute une histoire, voir plusieurs ! Le récit séduira, instruira, bousculera peut-être : le but est de laisser les mots trouver leur chemin entre réalités et imaginaires, pour les auteurs comme pour les lecteurs.
Alors que la vérité des faits est souvent malmenée et sujette à une légitime défense, choisir le fin mot de l’histoire est une chance à saisir.!
Format pochette 12 x 19 cm
Prix 10 €





Guillaume de la Tour
troubadour de la Tour Blanche
textes de Rémi Rousseau, Alain de La Ville et Rika Santa Burrè
Les spécialistes s’entendent généralement pour voir en Guillaume de La Tour, troubadour jongleur bien connu en Italie au début du 12ème siècle, un rejeton, légitime ou pas, des chevaliers gardiens du castrum de La Tour Blanche.
Il quitta tout jeune le berceau familial pour le Piémont et la Lombardie, pour ne jamais revenir.
Là-bas, il est devenu familier des palais, et fut inspiré par les gentes dames de ces nobles cours pour jouer et chanter ses poèmes. À l’automne d’une existence romane, il connut un amour si fou qu’il lui fallut enlever la belle, dit-on, à un mari barbier irascible. Il fut au désespoir de la perdre prématurément, et devint fou de ne pouvoir la ramener à la vie.
On lui connaît quatorze œuvres écrites en occitan, chansons, poèmes et récits.

Le faux curé de La Tour Blanche
textes d’Alain de La Ville, Rika Santa Burrè et Flora Cluzeau
En août 1772, éclata à la Tour Blanche un énorme scandale, dont l’auteur n’était autre que le curé, un certain Père Couhé. Celui-ci qui d’ailleurs n’était entré en fonction que le mois précédent, disparut subitement, le matin du 18 août, au moment précis où, de Périgueux, arrive l’ordre de l’arrêter.
De son vrai nom Léon Guichard, il était parti un beau matin pour la Tour Blanche, sachant qu’on y attendait un nouveau serviteur. Aux trois quart illettré, sans aucun ordre sacré et dépourvu des lettres indispensables à quiconque voulant exercer les fonctions curiales, il dirigea pourtant plusieurs mess, confessa quelques ouailles, baptisa des enfants et administra de nombreux sacrements.
Les habitants de la Tour Blanche remarquèrent tout de même chez leur curé certaines irrégularités, certaines bizarreries quelque peu surprenantes : il ne lisait jamais de bréviaire, ne connaissait peu ou pas les antitiennes à chanter aux offices et pratiquait un latin approximatif. Le doute se distilla dans la communauté et une enquête fut menée par l’autorité religieuse. Une fois la supercherie démasquée, Léon Guichard, faux prêtre, dut prendre la peine pour échapper à sa lourde.
En effet, pour réparation, sa condamnation était la suivante : faire amende honorable en chemise, nu-tête, à genoux et la corde au cou, tenant dans une main une torche de cire jaune ardente du poids de deux livres, au devant de la porte principale de l’église du village, avec écritaux devant et derrière lui dans lesquels sont inscrits en gros caractères le mot « sacrilèges », en demandant pardon à Dieu, au Roy et à la Justice pour son crime. Après quoi il serait conduit à la place publique pour y avoir le poing droit coupé. Ceci fait son corps serait brûlé vif et ses cendres jetées au vent.
Bien sûr, on n’entendit plus jamais parler du curé…
