« En route, le mieux c’est de se perdre. Lorsqu’on s’égare, les projets font place aux surprises et c’est alors, mais alors seulement, que le voyage commence. »
Nicolas Bouvier

Au travers du paysage, ma quête picturale s’inscrit avant tout dans un rapport sensoriel à la nature. C’est toujours lui, le paysage, qui m’interpelle en premier. Une perspective, un éclat de lumière, un contraste, une vibration… Et dans un dialogue silencieux entre lui et moi, dans une immersion qui garde du recul, émergent les thématiques de la lisière et de la trouée. Il y est question de présence. Celle au « vu » dans le visible, puis au caché mais perçu ou supposé exister.
Être dans cette liberté d’évocation.
À elle de se traduire sur la feuille blanche, dont l’absence de couleur reste toujours présence.
Le dessin sur le motif se porte garant du lien au vivant.

Les techniques de l’estampe imposent leur réalité intrinsèque : celle de la révélation. Pour moi, de par l’absence d’une maîtrise totale, de par l’excitation joyeuse de la découverte, elles sont porteuses de surprises dont le regard est invité à se saisir.